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« Avez-vous vu des orateurs sous le sceptre des rois ? Non, le silence règne autour des trônes ; ce n'est que chez les peuples libres qu'on a souffert le droit de persuader ses semblables. »    Saint-Just

SAINT-JUST ORATEUR

Livre et articles portant sur les discours et rapports de Saint-Just envisagés à partir de la catégorie de sublime. On trouvera également ici des citations extraites de ses discours à la Convention nationale ainsi que des résumés de ceux-ci.

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L'ouvrage étudie l'éloquence de Saint-Just en s’appuyant sur des documents contemporains ainsi que sur le concept de sublime élaboré par le Pseudo-Longin dans son Traité du sublime. Il cherche également à faire revivre la sensibilité littéraire du public des assemblées révolutionnaires et à comprendre les espoirs politiques qui furent alors mis dans l’éloquence.

Les premiers chapitres examinent le sens et les enjeux que l’art oratoire eurent au XVIIIe siècle. Pour toute une tradition rhétorique issue de la traduction par Boileau du Traité du sublime, un discours réussi doit être un discours sublime qui transforme et ennoblit les pensées et les sentiments des auditeurs. Une relecture du Traité du sublime accordant une attention particulière aux développements de cet ouvrage portant sur l’éloquence de Démosthène et de Cicéron et sur les passages oratoires de l’Iliade  a permis une compréhension de l’éloquence comme art supérieur de la persuasion où le saisissement sublime a pour effet de rendre la conviction irrésistible. La comparaison des thèses du Pseudo-Longin avec celles d’autres théoriciens de l’éloquence met également en évidence le rapport singulier que le sublime établit entre discours et politique lorsqu’il fait de la pratique de la grande éloquence la condition de la démocratie.

Une fois restituée l’idée de l’éloquence qui avait cours au XVIIIe siècle, le livre rend compte de l’activité oratoire de Saint-Just et de son évolution au cours de la période pourtant brève où il siège à la Convention nationale. En confronter l’ensemble des documents et témoignages de la période révolutionnaire le concernant, il a été possible de donner une nouvelle physionomie à la figure de Saint-Just orateur : non plus « l'archange de la Terreur » brusque et violent imaginé par les écrivains romantiques, mais un orateur chaleureux, élégant et énergique dont l'éloquence enthousiasmait le public. Les derniers chapitres montrent que Saint-Just ne fut pas seulement un orateur exceptionnel : il a aussi conduit une réflexion originale sur l’éloquence politique qui, en étendant à tous les citoyens une émulation oratoire  conçue comme indispensable à la liberté, est un approfondissement de la théorie  du sublime.

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Quelques recensions dans des revues :

Discours et rapports de Saint-Just à la Convention nationale (1792-1794). Catalogue et résumés

Sujet : Le document répertorie l’ensemble des interventions faites par Saint-Just à la Convention nationale lorsqu’il était membre de cette assemblée, de septembre 1792 à juillet 1794. Cette liste exhaustive a été établie à partir des brochures et journaux révolutionnaires. Elle distingue entre discours imprimés sur décision de la Convention et discours qui ne sont connus que par les comptes rendus, généralement lacunaires, des journalistes. Pour chaque intervention est proposé un résumé avec des extraits du texte.

 

Pour citer ce texte : Anne Quennedey, « Discours et rapports de Saint-Just à la Convention nationale (1792-1794). Catalogue et résumés », site Internet www.annequennedey.com, 2020, 11 pages.

Le talent oratoire est-il un danger pour la liberté ? La controverse sur l’éloquence dans le discours de Saint-Just du 9 thermidor an II

Résumé : Le discours du 9 thermidor an II (27 juillet 1794) comprend un long développement sur l’éloquence qui doit retenir l’attention étant données les circonstances dramatiques dans lesquelles Saint-Just a écrit son texte. Pourquoi, dans une crise politique aussi grave que celle de Thermidor, a-t-il jugé que des problématiques que nous jugerions volontiers abstraites ou secondaires – l’excellence oratoire, l’effet des discours sur l’auditoire – avaient une telle importance ? L’enjeu immédiat est de défendre Robespierre accusé d’être le « tyran » d’une opinion qu’il manipulerait ; mais Saint-Just entend également persuader ses collègues que l’éloquence exerce une fonction capitale dans une démocratie. L’analyse par Saint-Just de la crise au sein du Comité de salut public est d’abord examinée, en marquant les différences avec l’opinion exprimée par Robespierre la veille. Saint-Just donne notamment une cause psychologique aux attaques dont Robespierre est la victime : une jalousie « d’auteurs » entre orateurs du Comité. Mais Saint-Just envisage aussi la question d’une possible tyrannie oratoire. Loin d’être un outil aux mains d’orateurs habiles et ambitieux, l’éloquence, « art de toucher les âmes », est le droit de tout citoyen d’exercer une action positive sur l’opinion publique. Plus précisément, l’éloquence est pour Saint-Just le contre-pouvoir capable de contrôler l’action de gouvernements toujours susceptibles d’accaparer le pouvoir appartenant au peuple.

 

Article publié dans La Révolution française au miroir des recherches actuelles, Cyril Triolaire (dir.), Paris, Société des Études Robespierristes, 2011, p. 195-205.

Citations de Saint-Just extraites de ses discours (1792-1794)

Sujet : Ce choix de citations a été réalisé en collaboration avec Frédéric Crucifix pour le site Internet de l’Association pour la sauvegarde de la Maison de Saint-Just. Il concerne les écrits de Saint-Just datant de la période où il siège à la Convention nationale (septembre 1792-juillet 1794).

Pour citer ce texte : Frédéric Crucifix et Anne Quennedey, « Citations de Saint-Just extraites de ses discours (1792-1794) », site Internet www.annequennedey.com, 2020, 4 pages.

Saint-Just à la tribune de la Convention nationale : éléments iconographiques

Résumé : Partant du triple constat que les portraits authentiques de Saint-Just datant de la Révolution française sont rares, qu’aucun ne le représente à la tribune et qu’il n’est pas possible de se fier aux représentations ultérieures de lui en orateur, nous avons réuni dans cet article l’ensemble de la documentation iconographique sur laquelle on peut s’appuyer pour reconstituer ce que fut l’éloquence orale de Saint-Just. Cette documentation est abordée de façon critique, notamment en ce qui concerne les représentations thermidoriennes, et confrontée aux témoignages écrits sur l’orateur émanant de contemporains. Une dernière partie envisage également l’imagerie romantique figurant Saint-Just à la Convention. Cet article gagne à être lu en complément de notre ouvrage L’Éloquence de Saint-Just à la Convention nationale : un sublime moderne, qui dresse un portrait du jeune Conventionnel en orateur à partir de l’ensemble des sources, tant écrites qu’iconographiques, existantes (chapitres II, III et IV de la seconde partie du livre).

 

Pour citer cet article : Anne Quennedey, « Saint-Just à la tribune de la Convention nationale : éléments iconographiques », site Internet www.annequennedey.com, 2020, 25 pages.

Une lecture du Discours du 9 Thermidor

Sujet : Le discours dont Saint-Just ne put lire que les premières lignes à la tribune de la Convention nationale le 9 Thermidor an II (27 juillet 1794) est l’un de ses plus beaux textes. Aussi l’Association pour la sauvegarde de la Maison de Saint-Just avait-elle souhaité commander une lecture théâtralisée de ce discours qui eut lieu au Panthéon le 29 juillet 2017, dans le cadre de la commémoration du 250e anniversaire de la naissance de Saint-Just. Le comédien choisi pour cette performance fut Antoine Charneau avec qui j’eus le plaisir de travailler la prononciation et la gestuelle oratoires de ce discours, dans le but de parvenir à une restitution aussi fidèle que possible de ce qu’était l’actio de Saint-Just à la Convention. On trouvera ci-dessus une lecture du Discours du 9 Thermidor (avec quelques coupures) qu’Antoine Charneau a eu l’excellente idée d’enregistrer et de mettre en ligne.

LIENS :

                 

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